Les partenaires impliqués dans le projet qui consiste à ériger 55 tours éoliennes au nord de Baie-Comeau pour 2030 ont tenu en début de semaine deux journées portes ouvertes successives à Pessamit et à Baie-Comeau.
Le projet Peshu Napeu, qui signifie homme-lynx, a été ainsi nommé du surnom qu’on donnait à Pessamit à Barnabé Vachon, le premier à exprimer publiquement ses préoccupations sur le manque de consultation des Innus lors de la construction de la centrale Manic-5 dans les années 60.
Le Conseil des Innus de Pessamit est actionnaire majoritaire à 39% dans le projet éolien commandé par Hydro Québec il y a deux ans par appel d’offres.
La firme Innergex, qui a décroché le contrat, et la MRC de Manicouagan viennent compléter son financement, respectivement à 38% et à 23% des parts.
Les trois se partageront les profits de production de l’électricité qui sera vendue à Hydro-Québec dès la mise en service du parc, prévue en décembre 2029.
Le pic de construction du parc dès 2027, près d’Outardes 4 et de Manic-3, mobilisera 350 travailleurs et 15 techniciens permanents en assureront l’entretien régulier après coup.
Jean-Olivier Chénier est ingénieur en lignes de transport chez Hydro-Québec.
Il explique que le projet Peshu Napeu, dans sa phase de raccordement, sera réalisé simultanément avec les projets d’augmentation de puissance amorcés sur les centrales situées dans le même secteur, ce qui représenterait un avantage pour les entrepreneurs.
Le parc éolien est présentement soumis aux études environnementales et des audiences du BAPE pourraient être organisées en 2026.
L’agent de liaison pour Pessamit, Gérald Hervieux, rappelle que Peshu Napeu est présentement le seul projet éolien au Québec impliquant les Premières Nations en position d’actionnaire majoritaire.
Monsieur Hervieux se dit heureux de l’alliance économique réalisée avec la MRC de Manicouagan et Innergex.
La production envisagée de 300 mégawatts sera équivalente à alimenter 60 000 foyers.
La configuration planifiée prévoit qu’aucune tour éolienne ne sera installée à moins d’un demi kilomètre de toute habitation.
Et sachez que le bruit émis par une tour de technologie actuelle est de 40 décibels, ce qui se compare au son d’une pluie modérée.