Les ambitions de l’entreprise allemande Hy2gen à Baie-Comeau ont franchi l’étape du dépôt de l’avis de projet auprès du ministère québécois de l’Environnement.
Le projet d’un complexe de chimie verte pour la production de nitrate d’ammonium, composé d’hydrogène produit par électrolyse de l’eau, doit s’implanter dans le parc industriel Jean-Noël-Tessier avec un investissement de deux milliards de dollars.
Rappelons que Hy2gen a été sélectionné par le gouvernement du Québec en juin dernier afin de recevoir un bloc d’électricité de 307 mégaWatts d’Hydro-Québec, ce qui représente la taille minimale pour ce type d’usine afin de demeurer compétitive, selon ses dirigeants, qui se trouvaient de passage à Baie-Comeau mardi.
Hy2gen envisage la production décarbonée à Baie-Comeau de nitrate d’ammonium, un intrant utilisé dans la fabrication des explosifs qui servent à extraire les gisements des sites miniers du nord québécois.
Autrefois importé de Russie jusqu’à ce que survienne la guerre avec l’Ukraine, du nitrate d’ammonium carboné est, depuis, importé à 100% des Etats-Unis.
Le président-directeur général de Hy2gen, Cyril Dufau-Sansot, indique que la production locale envisagée au départ est de 230 000 tonnes par année, pour une capacité maximale de 500 000 tonnes, qui sera acheminée selon la logistique existante soit par train, soit par camion, aux minières qui vont ainsi diminuer leur empreinte de carbone dans l’environnement, au lieu de l’importer.
Cette production sera exclusivement vendue et écoulée au Québec.
Les dirigeants ont réservé deux terrains dans le parc industriel, de 30 et de 15 hectares, à quatre kilomètres des quartiers résidentiels.
Hy2gen prévoit la création de 1 000 emplois durant la construction des installations sur une période de trois ans et 300 emplois pour l’exploitation du complexe.
La compagnie pourrait avoir recours au navettage des travailleurs durant la phase de construction qu’elle entend limiter une fois l’usine en production.
La direction soutient qu’elle ne reçoit pour l’instant aucun financement public parce qu’elle possède une base d’actionnariat solide, incluant Investissement Québec.
Le projet est maintenant soumis à l’étude d’impact et à l’étude d’avant-projet avant les consultations publiques, et Hy2gen n’entend pas se soustraire aux exigences gouvernementales.
Par conséquent, l’octroi du permis environnemental représente la condition essentielle dans la réalisation de ce méga-projet.
La mise en service de l’usine de Hy2gen est prévue en 2030.