Devant le refus du gouvernement de la CAQ et de la Société des traversiers du Québec de faire preuve de transparence dans le dossier du déménagement de la traverse de Rivière-du-Loup, la Ville, forte du soutien du Parti Québécois, a déposé aujourd’hui le projet de loi 217, Loi visant à octroyer certains pouvoirs temporaires à la Ville de Rivière-du-Loup.

Le service de traversier opère sur le site de la Pointe de Rivière-du-Loup depuis 1909. Ce service fait partie intégrante de l’identité culturelle, sociale et économique de la population locale et régionale. Dans un affront sans précédent à la communauté louperivoise, et sans même étayer sa décision avec des données concrètes, la vice-première ministre et ministre des Transports Geneviève Guilbault a annoncé, le 19 décembre dernier, le déménagement de ce service au port de Gros-Cacouna à partir de 2028. De fait, elle reniait la parole du Premier ministre, M. François Legault, qui s’était engagé devant le maire Mario Bastille à maintenir ce service à Rivière-du-Loup si le milieu faisait la démonstration qu’il souhaitait le conserver.

Depuis, la Ville de Rivière-du-Loup réclame l’accès aux différentes études qui auraient permis au gouvernement de conclure que le déménagement du service de traversier à 15 km à l’est était la seule option viable. Puisque cette démonstration n’a jamais été faite de manière irréfutable, la Ville n’a pas pu se résigner, jusqu’ici, à accepter bêtement une décision aussi dommageable pour sa communauté. L’administration municipale louperivoise se voit donc forcée de recourir à des moyens extraordinaires puisque, à ce jour, tant le ministère des Transports du Québec (MTQ) que la Société des traversiers du Québec (STQ) refusent farouchement de transmettre les informations nécessaires pour répondre aux questions légitimes de la population, alimentant au passage les spéculations de toutes sortes.

Essentiellement, le projet de loi 217, si adopté, octroierait des pouvoirs temporaires à la Ville de Rivière-du-Loup afin de mener une étude sur l’opportunité de maintenir le service de traversier reliant son territoire municipal à la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Fait important, tous les ministères et organismes gouvernementaux impliqués dans ce projet seraient tenus de transmettre tous les documents jugés nécessaires dans le cadre de cette étude. Ceux-ci ne pourraient se réfugier derrière différentes dispositions de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels ou des clauses de confidentialité pour refuser une demande, comme cela a été le cas jusqu’ici.

« Aujourd’hui, nous nous adressons directement aux élus de l’Assemblée nationale afin de mettre fin à une opacité injustifiable et faire enfin toute la lumière sur la décision nébuleuse de déraciner le service de traversier présent à Rivière-du-Loup depuis plus de cent ans. Le gouvernement a une dernière occasion de démontrer qu’il respecte notre région et ses citoyens et nous espérons qu’il la saisira. Nous nous attendons donc à ce que le projet de loi soit appelé rapidement en commission parlementaire », de mentionner le maire Mario Bastille.

Comme le veulent les procédures parlementaires, ce projet de loi d’intérêt privé devrait normalement être soumis au vote des députés de l’Assemblée nationale du Québec d’ici le 6 juin prochain, soit avant la pause estivale des travaux parlementaires. Entretemps, la Ville de Rivière-du-Loup et la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup entendent poursuivre leurs représentations auprès des élus pour obtenir des réponses. Si le gouvernement du Québec veut s’assurer d’éviter de commettre une erreur historique, alors il se doit faire le choix de la transparence.

« La communauté d’affaires de la région de Rivière-du-Loup ne demande pas l’impossible : elle demande des faits et de la transparence. La traverse est au cœur de notre développement économique, touristique et social depuis plus d’un siècle et son déménagement, s’il n’est pas absolument inévitable, entraînera des conséquences majeures pour notre économie régionale », d’ajouter Claudette Migneault, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup.