Cacouna dénonce la tentative d’annexion partielle et exige une entente municipale avec Rivière-du-Loup.

Le conseil municipal de Cacouna dénonce avec vigueur la décision de Rivière-du-Loup de demander une annexion partielle du territoire pour régler le problème d’eau potable qui affecte 23 résidences de la route 291 dont les puits sont contaminés par les sels de déglaçage utilisés par le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD). La Municipalité entend déployer tous les efforts requis pour contrer cette idée injustifiable et pour ramener les acteurs de ce dossier vers la solution la plus indiquée et rapide, soit celle de conclure une entente intermunicipale entre Cacouna et Rivière-du-Loup.

Un avis de motion et un projet de règlement demandant l’annexion d’une partie du territoire de la municipalité de Cacouna ont été déposés hier soir à la séance du conseil de Rivière-du-Loup.

« La décision de Rivière-du-Loup de demander l’annexion de 23 résidences de Cacouna est tout simplement inadmissible. On ne change pas les limites territoriales d’une municipalité pour un problème qui se règle autrement et facilement. Rivière-du-Loup a une entente intermunicipale avec Notre-Dame-du-Portage depuis 2015 et cela fonctionne très bien. Pourquoi pas avec Cacouna ? », commente Mme Suzanne Rhéaume, mairesse de Cacouna.

RAPPEL DES FAITS DANS CE DOSSIER
Il importe de rappeler les faits dans le dossier. En raison de l’utilisation par le MTMD de sels déglaçant sur la route 291, l’eau des puits de 23 résidences est contaminée. La responsabilité est d’ailleurs reconnue par le MTMD. Les citoyens concernés et la Municipalité de Cacouna ont donc toujours plaidé en faveur d’un raccordement au système d’aqueduc à Rivière-du-Loup. Dans le même sens, le MTMD a proposé il y a plus d’un an maintenant une entente intermunicipale pour régler le problème, une avenue non retenue par Rivière-du-Loup.

Cacouna se retrouve donc devant une menace de démembrement, alors que la solution toute simple est connue de tous. « C’est inacceptable : non seulement le MTMD n’a pas respecté nos compétences en tant que municipalité dans ce dossier en négociant directement avec Rivière-du-Loup, mais nous n’avons pas été impliqués du tout dans ces discussions qui concernent pourtant nos citoyens et notre territoire. Je m’explique très mal la posture politique dans laquelle s’est mis le MTMD. Encore récemment, lorsque j’ai demandé des suivis au MTMD, je n’ai pu obtenir aucune orientation de la part de ses représentants. Dans une communication écrite, on nous a même répondu que la réponse serait donnée aux citoyens concernés », décrie Mme Rhéaume.

DES CITOYENS PRIS EN OTAGE
« Nos citoyens sont pris en otage dans cette approche obstinée de nos voisins, insiste Mme Rhéaume. C’est inacceptable de les priver d’une solution simple pour avoir accès à de l’eau potable. Les enjeux de santé publique et le droit inaliénable d’avoir accès à de l’eau potable devraient pourtant être prioritaires. »

Les citoyens concernés seront rencontrés par la municipalité de Cacouna pour que leur soit exposée cette entente que souhaite proposer Cacouna, à l’image de ce qui se fait ailleurs, mais aussi pour leur expliquer les prochaines étapes de la procédure de demande d’annexion.

Soulignons que le refus de collaborer de Rivière-du-Loup en matière de desserte en eau potable ne date pas d’hier. Déjà en 2010 et 2011, des pourparlers étaient en cours pour un raccordement. Il y avait eu fin de non-recevoir de la part de Rivière-du-Loup à l’époque. Même scénario en 2018, alors que Rivière-du-Loup avait brandi la menace d’une fusion si elle accédait à la demande de Cacouna de raccorder une partie de ses citoyens.

« J’ai toujours travaillé dans le respect, je ne changerai pas. Mais je refuse que des citoyens inquiets pour leur santé soient instrumentalisés. Il est temps de faire preuve de maturité », conclut Suzanne Rhéaume.