Le projet de Loi 89 du gouvernement du Québec ne passe pas auprès du syndicat CSN ni auprès des éducatrices des CPE qui poursuivent une grève de cinq jours ce mardi.
Le ministre du Travail, Jean Boulet, a déposé il y a quelques jours le projet de Loi visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock-out, lequel vise à limiter les répercussions des conflits de travail sur l’économie québécoise.
La loi viendrait modifier le Code du travail en introduisant la notion de services assurant le bien-être des citoyens et conférerait le pouvoir au ministre de déférer un arrêt de travail en l’envoyant à un arbitrage, obligeant à un maintien des services.
Une quarantaine de travailleuses en petite enfance de Baie-Comeau ont manifesté lundi avant-midi devant les bureaux du député Yves Montigny, absent, pour lui signifier leur désaccord à ce projet de Loi.
Elles étaient appuyées par les conducteurs d’Autobus Manic.
Le président de la Centrale CSN Côte-Nord, Guillaume Tremblay, considère que la société québécoise reculerait de 60 ans avec ce projet de Loi.
La présidente du syndicat des travailleuses de CPE de Manicouagan, Jessica Houde, estime que le projet de Loi les cible précisément à l’aube du déclenchement d’une grève générale illimitée.
De son côté, le député de René-Lévesque, Yves Montigny, défend le projet de Loi 89 de son collègue ministre, en invoquant vouloir un équilibre dans les conflits de travail.
Monsieur Montigny affirme qu’il est pour le droit de grève mais relève que la région a été parfois prise en otage lors de conflits qui ont causé préjudice à des tiers.
Il donne l’exemple des grèves de 2024 dans le secteur de l’éducation et celles qui ont affecté les traversiers de la Côte-Nord.
Quant aux moyens de pression déployés par la CSN lundi, le député dit déplorer le placardage d’un grand nombre d’autocollants en façade extérieure de ses bureaux de comté et les méthodes utilisées de nuit par des militants masqués pour saboter la caméra de surveillance.